Adho Mukha Svansana avec les mains surélevées

juin 20
No comments yet
Dessislava m'a fait l'honneur de faire pour mes croquis une petite place sur son journal. 
L'objet de cette rubrique étant de présenter une posture modifiée à l'aide de briques, sangles, 
couvertures ou autres accessoires en vue d'accentuer un effet donné dans une asana, ou bien par 
exemple pour travailler une posture malgré des difficultés particulières.

En fait, c'est ce qu'on fait tout le temps en cours de yoga Iyengar ! Mais nous voulons ici 
décortiquer encore un peu plus à l'aide de vues dessinées de haut ou de côté qui ont l'avantage 
de d'être moins personnelles que des photos et sont donc plus didactiques.

Les planches de dessin accompagnant chaque article, représentent la posture modifiée et ses 
possibles sous-variations. Aussi, je réitère les précautions qui accompagnent les billets sur 
mon propre blog [http://www.iyengaryoganotes.com]: ces notes ne sont pas un tutoriel! Elles n'engagent que moi, 
elles sont le fruit de mes notes et observations et seulement le reflet de ma compréhension. 
J'eespère qu'elles vous encourageront à expérimenter par vous-même.

Déplacer le centre de gravité vers les jambes en Adho Mukha Svanasana

Cet article est le premier d'une série qui sera consacrée à une asana essentielle: Adho Mukha Svanasana, 
la posture du chien tête en bas. Dans ce billet, nous traitons de l'action de surélever les mains avec 
différents accessoires. Mais tout d'abord penchons nous sur les effets d'Adho Mukha Svanasana, 
selon BKS Iyengar. Dans la « Bible du yoga » il est écrit que « quand on est exténué, une station prolongée 
dans cette posture élimine la fatigue et permet de recouvrer l'énergie perdue<...>... hum, hum! c'est 
peut-être vrai pour un yogi assidu, mais c'est pas du tout l'impression que me donnent mes élèves débutants 
qui justement, s'écroulent - exténués - après quelques respirations en Adho Mukha Svanasana et bien avant 
d'avoir le loisir de « recouvrer l'énergie perdue ». C'est donc une bonne introduction pour présenter 
cette variation avec les mains plus ou moins surélevées par rapport aux pieds: car elle présente l'énorme 
avantage de déplacer le poids vers les jambes, soulageant les mains, poignets, bras et épaules pour ceux qui 
n'ont pas l’entraînement nécessaire ou bien en souffrent. Plus les mains sont élevées, plus il sera aisé de 
maintenir la posture pendant longtemps tout en bénéficiant de ses effets positifs.

Première variation: Utilisation de la chaise

Dans cette variation, que l'on pourrait presque qualifier de « préparation », on place une chaise 
contre un mur et on met les paumes de mains à plat sur l'assise.
Ceci permet de descendre les talons au sol même pour ceux qui ont les ischio-jambiers super 
raccourcis tout en maintenant les jambes tendues.
Comme le centre de gravité est reporté vers les jambes, cela soulage beaucoup le travail du haut 
du corps, et on obtient automatiquement d'une meilleure extension du tronc, des mains jusqu'aux ischions. 

Deuxième variation: les mains sur des blocs

Dans cette variation, on s'approche de la posture finale: on place deux blocs à plat contre le mur. 
Les mains sont donc surélevées de seulement quelques centimètres par rapport aux pieds. C'est tout 
de même suffisant pour soulager le travail des bras et épaules et prolonger la station dans la posture. 
Ici, on apprend à descendre les talons internes et à activer d'avantage les jambes à partir de la racine 
des cuisses, afin cette fois, de reporter activement le poids vers l'arrière et obtenir une 
élongation « active » des flancs.

Rappel: La position des mains
Les mains sont à plat, le majeur en direction du mur, séparées de la largeur des épaules.
Mais en plus des mains à plat (a) Le dessin montre 2 autres possibilités de placer ses mains:

b) Mains sur un bloc incliné: a l'effet de faire monter les avant-bras. C'est une variation qui 
est reposante pour les bras et pour ceux qui ont une tendance à l'hyperflexibilité des coudes.

c) en appuyant le « talon de la main » et en remontant la paume et les doigts: comme dit mon prof, 
c'est une « boney action » (on pourrait traduire par « action osseuse »)- la paume de main n'est pas 
supportée - le talon de la main est contre le bord de la brique ou de l'assise de la chaise. 
En plus d'activer la paume et les doigts, cette variante fait l'effet de connecter les articulations 
entre elles comme on connecte des points avec des lignes sur un dessin. Permet une clarté de l'action 
du poignet vers l'épaule.

Références: La bible du yoga (BKS Iyengar)
A chair for yoga / Props for yoga (Eyal Shifroni)